Tout espace alternatif autogéré est voué à disparaitre, semble-t-il. Pour autant, Jack Lang a permis l’acceptation des squats culturels par les autorités. Acceptation somme toute partielle, si l’on considère les difficultés de créer de tels lieux. Alors nous nous contentons de voguer d’espace provisoire en espace provisoire.
Depuis plusieurs
mois, l’hôpital psy du Mans était en cours de déménagement. Les pavillons
perdaient vie les uns après les autres. Mais chaque fois, ils étaient laissés à
disposition d’artistes, professionnels ou amateurs, peintres ou plasticiens,
musiciens ou sculpteurs. Chacun accaparant une chambre, un office, une salle de
bain … Comme si le pavillon prenait enfin corps avec l’abandon.
Des premières
semaines frivoles où les artistes se restreignaient à leur œuvre, sans
véritablement en prendre possession, ou bien comme atelier temporaire, comme si
le respect du patient et de l’administration en dépendait. Aux dernières
semaines plus exaltées, quand la folie prend corps dans l’œuvre et le bâtiment
se voit modèle. On ne distinguait plus une chambre d’isolement d’un hall
d’accueil, heureusement qu’il reste ce lavabo pour repérer l’espace.
Alors que le
déménagement prend fin, les artistes ont remplacé les blouses blanches et les
pyjamas bleus, mais leur tour est venu de fuir. L’asile d’aliéné du XIXe
siècle disparait avec l’asile artistique du XXIe siècle ; le
temps de derniers instants proches d’une nuit berlinoise.
Merci à Pam.
Source:
http://www.lemans.maville.com/sortir/galeriephoto_detailsGalerie_-Au-Mans-l-hopital-psy-devient-asile-artistique_9319-198054_GaleriePhoto.Htm#pubTop