lundi 30 janvier 2012

Giuseppe Penone


Tout d’abord, petite biographie :
Artiste sculpteur contemporain, Giuseppe Penone est né le 3 avril 1947 à Garessio en Italie et vient d’une famille de paysans et de marchand.  Il vit et travaille aujourd’hui entre la France et l'Italie.


Fin des années 60, il rejoint les mouvements contemporains Land Art et  l’Arte Povera, qui affiche une pensée contestataire et anti moderne. Il est aussi, comme d’autres artistes de l’Arte Povera, l’une des figures emblématique de l’art italien des années 60. Ses œuvres sont présentes dans les plus grandes collections d'art contemporain françaises et internationales (Centre Pompidou, Musée d'Art moderne de Saint-Étienne, MoMA…)

Les thèmes qu’il aborde interrogent principalement l'homme et la nature, ainsi que le temps (comme la transformation des éléments) le mouvement, l’empreinte et la beauté des formes. Ces œuvres se caractérisent aussi par l’utilisation de matériaux comme le bois, le marbre, la résine végétale ou le bronze.
Quelles relations entretiennent l’homme et son milieu ? : C’est la problématique qui revient régulièrement dans ses œuvres.
Ses premières travaux, liées la nature, témoignent d’une attention extrême aux "énergies" (croissance, équilibre). La trace que l'on laisse, le geste qui façonne notre mémoire. Le temps et le hasard ont une grande présence dans ses œuvres, car il montre que le temps produit une métamorphose sur la matière comme on peut le voir avec cette œuvre.
Il met également en avant le processus créateur avant l’œuvre elle même, pour lui c’est vraiment fondamental.

Même si il ne cherche pas le beau en priorité, il y a un réel plaisir esthétique dans ses travaux. Il observe beaucoup l’univers qui l’entoure et parfois le détourne.
 Ses titres sont en eux-mêmes des invitations à méditer,  à éveiller nos sens comme "respirer l'ombre", "peaux de feuilles" …

Je vais à présent présenter l’un de ses œuvres les plus emblématique : « Il poursuivra sa croissance sauf en ce point ».

Cette œuvre se trouve au milieu des bois de sa ville natale, dans la vallée de Tarano. Elle représente une main en train de saisir le tronc d’un arbre. Certes, décrite comme cela, l’œuvre paraît assez simpliste ; Mais l’intérêt de l’œuvre est bien plus profond. Il y a plusieurs années, Giuseppe Penone pris une photographie de sa main en train de saisir un jeune arbre. Puis, il réalisa un moulage en bronze de cette main, qu’il installa ensuite au même endroit. Les années passèrent et c’est là que la réalisation de l’artiste pris tout son sens. L’arbre, qui continua de se développer, évolua autour de la main, donnant l’impression que la main fut coulée dans le tronc, présence troublante.



L’arbre, dit Penone, est une matière fluide, qui peut être modelée. Le vecteur principal est le temps: l’homme a une temporalité différente de celle d’un arbre; en principe, si on empoignait un arbre et qu’on avait la constance de ne pas bouger durant des années, la pression continue exercée par la main modifierait l’arbre.


En conclusion, Giuseppe Penone nous amène donc à découvrir avec nos sens, à nous interroger sur les apparentes insignifiances et les évidences. Qu'il s'agisse des "arbres", du "souffle" ou des "empreintes", il nous amène de l'autre côté du réel.






Quelques oeuvres ...







Renverser ses yeux - 1970
Cèdre de Versailles – 2002-03

Patates - 1977
Souffle - 1978

Ombre de terre – 2000-03
Peau de feuilles - 2000
L’arbre aux voyelles - 1999
Respirer l’ombre - 2000

samedi 22 octobre 2011

L’Asile Artistique Etoc Demazy




Tout espace alternatif autogéré est voué à disparaitre, semble-t-il. Pour autant, Jack Lang a permis l’acceptation des squats culturels par les autorités. Acceptation somme toute partielle, si l’on considère les difficultés de créer de tels lieux. Alors nous nous contentons de voguer d’espace provisoire en espace provisoire.

Depuis plusieurs mois, l’hôpital psy du Mans était en cours de déménagement. Les pavillons perdaient vie les uns après les autres. Mais chaque fois, ils étaient laissés à disposition d’artistes, professionnels ou amateurs, peintres ou plasticiens, musiciens ou sculpteurs. Chacun accaparant une chambre, un office, une salle de bain … Comme si le pavillon prenait enfin corps avec l’abandon.
Des premières semaines frivoles où les artistes se restreignaient à leur œuvre, sans véritablement en prendre possession, ou bien comme atelier temporaire, comme si le respect du patient et de l’administration en dépendait. Aux dernières semaines plus exaltées, quand la folie prend corps dans l’œuvre et le bâtiment se voit modèle. On ne distinguait plus une chambre d’isolement d’un hall d’accueil, heureusement qu’il reste ce lavabo pour repérer l’espace.

Alors que le déménagement prend fin, les artistes ont remplacé les blouses blanches et les pyjamas bleus, mais leur tour est venu de fuir. L’asile d’aliéné du XIXe siècle disparait avec l’asile artistique du XXIe siècle ; le temps de derniers instants proches d’une nuit berlinoise.

Merci à Pam.









Source:
http://www.lemans.maville.com/sortir/galeriephoto_detailsGalerie_-Au-Mans-l-hopital-psy-devient-asile-artistique_9319-198054_GaleriePhoto.Htm#pubTop

jeudi 20 octobre 2011

Nan Goldin, The Ballad of Sexual Dependency (Lieu Unique)



Dans cette série photographique intitulée The Ballad of Sexual Dependency, Nan Goldin nous ouvre son monde. Tel un journal intime, cette exposition présenter sous forme d’un diaporama de 40 minutes, nous confronte à une réalité brute, sans artifice ni tabou, et cet affrontement peut être parfois perturbante. 

De la simple photo de soirée aux images violentes ou choquantes de sexe et de drogue, Nan Goldin nous raconte une partie de sa vie, lors de ses voyages à Boston, Berlin, Tokyo ou New York. Les hommes comme les femmes sont représenté tel qu’ils sont et c’est ce qui fait que l’on se sent proche d’eux. En effet, le paradoxe de cette série photographique est le fait qu’elle est très intime (ce sont ses amis, sa famille qu’elle nous présente) et pourtant, elle me paraît universel. Beaucoup de ces instants privés ressemblent ou ont été vécus par d’autres.On y voit beaucoup de personnes, toutes très différentes, ce qui nous amène à faire le rapport avec notre propre vie. Bien que ces photographies représentent seulement l’entourage de l’artiste, on peut tous se retrouver dans certaines, ou elles peuvent jouer un rôle de rappel pour nous. Cette image, bien que totalement étrangère, me fait penser à cet instant précis de ma vie.

 Le tout accompagné d’une bande-son et du bruit poétique du projecteur, cette exposition est le recueil d’une partie de la vie de Nan Goldin, avec des sentiments forts, tel que la douleur, l’amitié ou l’amour.






mardi 4 octobre 2011

Bernar Venet à Versailles, une exposition pas comme les autres






Les domaines de Versailles et Marly ouvrent leurs portes du 1er juin au 1er novembre, pour y accueillir une exposition hors-norme de Bernar Venet.


 En effet, on peut en ce moment admirer sept œuvres monumentales disposées dans les cours et jardins du domaine. Des structures en acier, formant des arcs de cercle s’entremêlent et forment une ouverture vers le célèbre château, Place d’Armes. On peut également contempler d’autres structures plus petites mais néanmoins toutes aussi originales.


Ces œuvres contemporaines ont choqué certains spectateurs, qui trouvent le contraste entre les deux époques artistiques déplacé. Il est vrai que lorsqu’un visiteur vient admirer  l’ancienne résidence du roi Louis XIV, il ne s’attend pas à voir ces armatures d’acier de plus de 12 mètres de haut. Malgré tout, Bernar Venet n’a pas choisi ce lieu au hasard, c’est justement cette opposition  qu’il cherchait, cette volonté de confronter l’art contemporain et l’art ancien. L’évolution de l’art est beaucoup plus marquante. 



On peut également assister à cette confrontation avec l'artiste contemporain Takashi Murakami, qui s’inspira des mangas pour son exposition en 2010. Celle-ci provoqua une grande polémique, de plus qu’elle investie l’intérieur du château. D’autres artistes se sont également installés provisoirement à Versailles, comme Jeff Koons et Xavier Veilhan en 2009. 

Il est donc intéressant d’assister à cette exposition de Bernar Venet, où les deux mondes s’entrechoquent.